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Selon Youri Chelkovski dans son article « bêtisier de la FM » quatre maux tenaillent la FM.


Notre TCF Jean D., fin et éclectique lecteur et penseur, nous offre une sélection de sa lecture d’un article glané dans la Revue « Humanisme » du Grand Orient de France[1]. Le texte concerne et même s’adresse à tous les Maçons. Il y est écrit :


1 / L’affichage d’un consensus mou.


« Plus la pensée est consensuelle et versatile (tout vaut tout et tout le monde a raison) et plus elle semble bienveillante etfraternelle »


« Préférer le vécu – le subjectif – à la connaissance – l’objectif, l’inconfort intellectuel de la recherche de la vérité –,


2 / Une harmonie à tout prix.


« La sacralisation de la fraternité produit une affectivité infantilisante et envahissante qui enjoint aux Francs-maçons de couper les têtes qui dépassent (que nul ne cherche à se distinguer) »


« L’humilité en tant que telle, l’anti-intellectualisme (la confusion entre savoir et opinion) et la tolérance relativiste (toutes les opinions sont respectables) sont érigées en vertus tandis que la curiosité intellectuelle est bridée, la capacité de dire « non» abolie et l’expression d’un désaccord suspecté de perturber l’harmonie du groupe. Là encore la réalité est présentée àl’envers : la bêtise prend la place de l’humilité (moins je m’instruis, plus je suis désinvolte, plus cela est une preuve d’humilité) et le désir de grandeur et de perfectibilité est pris pour de l’immodestie »


« Faute d’être insérée dans un régime critique, la parole maçonnique court le risque de faire taire la controverse argumentée et d’imposer non pas le silence de la réflexion mais le silence de la censure ou, plus pervers, de l’auto- censure. »


3 / « une langue de bois maçonnique qui permet de faire l’économie de la réflexion. »


« L’idée de sacré est détournée au profit du compassionnel et la concorde est confondue avec la discipline de parti. Ainsi,pour justifier le refus d’exercer la raison ou de prendre part à une controverse ad rem, on évoquera la fraternité et on se référera à des phrases choisies du rituel ou du vocabulaire maçonniques que l’on brandira comme un bouclier contre ladispute intellectuelle. »


« La loge comme un club où l’on vient prendre du plaisir, où l’on est ambassadeur de sa différence ; elle proclame sanscomplexe l’obsolescence du passé et combat « le rationalisme arrogant » et étroit par l’injonction à ne pas juger l’autre(tout jugement est nécessairement un jugement de valeur) »


4 / Bons sentiments maçonniques, la question du lien


« Le groupe pense à la place de l’individu. Une telle vision, pleine de bons sentiments et éminemment conservatrice, oublieque les francs-maçons ne forment pas communauté et qu’une loge maçonnique est un rassemblement de personnes déliées et que c’est précisément cette déliaison qui permet la liberté absolue de conscience et le recrutement le plus large possible »


« Les francs-maçons sont frères non pas parce qu’ils adhèrent à des valeurs communes mais parce qu’ils se rassemblent sur ce qui leur permet de rompre temporairement leurs adhésions. C’est donc la séparation (la rupture) des rôles sociaux,politiques et privés (ce qui est le propre de la laïcité) de ses membres qui fait la force du lien. »


« La propriété qui unit les éléments est celle qui les disjoint, et la possibilité de ne pas être comme les autres, de penser seul, est le fondement même du rassemblement. »

« Lien paradoxal ».


Jean G. 10/2023.


[1] Dans Humanisme 2016/1 (n° 310).

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