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L’initiation suprême



Notre TCF Gérard Lefèvre nous livre une étude sur l'initiation en général et sur celle de la Franc-maçonnerie en particulier; il écrit :


Étymologiquement, le terme “initiation” renvoie au commencement. L’initiation en franc-maçonnerie est donc le début d’un cheminement, d’une longue route de perfectionnement et d’accomplissement de sa propre personnalité.

L’initiation païenne procure l’immortalité d’une manière mécanique. L’initiation chrétienne renouvelle l’homme par le dedans, elle est une vie, vie spirituelle, vie divine, qui se greffe sur l’homme naturel et le transforme. » Il est presque possible de tenir, en ces quatre lignes, une expression satisfaisante de la notion d’initiation telle qu’elle est conçue par un franc-maçon.


Tout n’est pas dit... revenons aux élémentaires de l’initiation antique :

« Le mythe d’Osiris et la légende du « scribe devenant calame » font partie de cette initiation » :

- Quand l'initié avait été éprouvé et purifié par les quatre termes du sphinx c'est-à-dire : par la terre dans sa marche à travers les souterrains des pyramides par le feu en traversant les flammes d'un bûcher ; par l'eau en nageant dans le canal dérivé du Nil ; et par l’air, sous la triple statue d’Osiris, d’Isis et d’Horus ; quand il avait résisté aux séductions des vierges du temple ; spiritualisé son corps par le jeûne et régénérer son âme dans la méditation et le silence.



Osiris, Isis et Horus.

Il lui restait une dernière étape à accomplir avant de parvenir au plus haut degré de l'initiation, il lui fallait mourir pour renaître ensuite.

‘’ Nul ne franchit le seuil d’Osiris sans passer par la mort et la résurrection’’



Le Livre des Morts des anciens Égyptiens


C'est la grande et suprême épreuve de la maîtrise parfaite. L'initié qui veut y parvenir doit commencer par mourir au monde, descendre vivant dans le tombeau, séjourner assez longtemps dans le sein de la terre pour s'y dépouiller de son corps mortel et n'en sortir que converti.

Ce qui veut dire en langage ésotérique abandonner le soi indépendant et libre, dans lequel l'âme a vécu jusqu'ici, pour en revêtir un autre esclave d'engagement et de serment solennel.

Pour atteindre la maîtrise l'homme a besoin d'une refonte totale de son être physique moral et intellectuel.

Cette idée d’Osiris, d’Isis et d’Horus dans l'initiation était connus du monde profane.

Les uns croyaient qu'on descendait vivant aux enfers, et qu’il en fallait les revenir par des travaux effroyables ; d'autres s'imaginaient que tous les initiés avaient subi une mort réelle.


Voici en quelques termes, ces dernières phases de l'initiation :

Au crépuscule les prêtres d’Isis tenant des flambeaux, accompagne le nouvel adepte dans une crypte basse, soutenue par quatre piliers posés sur des sphinx, dans un coin se trouvait un sarcophage ouvert en marbre.

C’est dans ce cercueil qu’il attend la lumière, cette nuit il franchira la porte de l'épouvante et il atteindra le seuil de la maîtrise.

Il passe graduellement par les sensations douloureuses de la mort et tombe en léthargie, il entre en extase.

Alors l'extatique ce sent inondé d'un souffle chaud et caressant et après avoir des pris des formes capricieuses le nuage se condense et devient une figure humaine.

C'est celle d'une femme l’Isis du sanctuaire occulte, mais plus jeune, souriante et lumineuse.

Un voile transparent s'entoure en spirale autour d'elle et son corps brille à travers, dans sa main elle tient un rouleau de papyrus.

Elle s'approche doucement, se penche sur l'initié couché dans sa tombe... et tandis qu'elle parle un rayon de tendresse a jailli de ses yeux, la vision s'efface.


L’adepte revient à l'état de léthargie conscience, il se réveille et devant lui se tient debout l’hiérophante accompagné des mages. On l'entoure et on lui fait boire un cordial, il se lève.

... Te voilà ressuscité dit le prophète vient célébrer avec nous l’agape des initiés et raconte-nous ton voyage dans la lumière d'Osiris, car tu es désormais un des nôtres.

Le souvenir de l’exquise et charmeresse vision demeure pour toujours. Bien plus que les serments, il assure la soumission ainsi que l’obéissance à toute épreuve de l’initié.

Le malheureux s’est donné pour toujours, corps et âme, « perinde ac cadaver » le dernier rite.

« Osiris à la robe de lumière, couleur du principe éternellement pur, nous célébrons ton harmonie suprême, à laquelle nous espérons participer dans L’AMENTI » « rite Egyptien »

Tous les initiés anciens ne sont pas moins affirmatifs que les modernes sur la réalité de ces phénomènes au témoignage d'appeler on peut rajouter ceux de Platon Jamblique Proclus etc.

Ce dernier écrit dans le commentaire de la République de Platon dans toutes les déviations et mystères les dieux montrent beaucoup de formes d'eux-mêmes et apparaissent sous une grande variété de figures ; quelquefois c'est une lumière sans forme, quelquefois cette lumière revêt la forme humaine, quelquefois une forme différente.


Ces visions prenaient aussi d'autres aspects les liqueurs enivrantes le hachis ou l'opium servaient évidemment à amener l'extase naturelle.

Découverte de résidus d’opium près de Tel Yehud (Israël) datant de plus de 3500 ans


De pareils rites existaient ils dans la plupart des sanctuaires du vieux monde ?


Plus on avance dans les connaissances des mystères de l'Antiquité plus on est persuadé que la franc-maçonnerie en est une « illustration » de ce qui se pratique encore aujourd'hui dans les loges de Francs-maçons.


Pour étudier l’initiation en Franc-maçonnerie, il faut avoir soin de distinguer deux choses :

- l’organisation moderne des loges et l’initiation. La première est fille de la Grande Loge créée à Londres en 1717 ; la seconde a une origine plus ancienne.

L’initiation, en effet, si nous en croyons tous les écrivains maçonniques qui se sont donné la peine de creuser le fond des choses, remonte aux mystères de l’antiquité et surtout à ceux des temples de l’Egypte, que je viens d’expliquer.

La Franc-Maçonnerie écrit Alexandre Lenoir (texte de 1814) n’est qu’une initiation des anciens mystères.

Alexandre Lenoir, né le 27 décembre 1761 à Paris et mort le 11 juin 1839.


Les fondateurs de l’Ordre, pour l’organisation du premier grade, ont puisé dans les mystères d’Isis, les mystères des deux premiers grades maçonniques ne sont qu’une approche imparfaite de ceux qui se pratiquaient en Egypte.

Le grade d'apprenti peut être considéré comme une répétition plate de l'initiation égyptienne.

La même combinaison dans les épreuves les mêmes symboles dans l'exécution et similitude de paroles dans les discours des personnages chargés de conduire l'aspirant à la connaissance que demande l'institution de la franc-maçonnerie est de toute antiquité, mais à la suite des temps, après avoir perdu sa pureté primitive, elle s'est rétablie avec des variantes qui appartiennent à une station plus moderne.


Les cérémonies de l’initiation maçonnique ont été bien souvent décrites. On sait que l’essentiel, transposé de l’initiation aux mystères antiques, consiste à imaginer la « mort du profane » et la « résurrection du myste » à une vie nouvelle, après avoir subi les épreuves.

Mais il ne s’agit là que de rites et « l’initiation réelle doit être soigneusement distinguée des initiations symboliques, qui ne sont que ses images ». Comme le sous-entend le manuel d’instruction au premier degré du rite Français : « Le cérémonial de réception n’a de valeur qu’en tant que mise en scène d’un programme, qu’il importe au néophyte de suivre, pour entrer en pleine possession de toutes ses facultés ».


L’objet de l’initiation est de conduire l’individu à la Connaissance par une illumination intérieure, projection et appréhension au centre du Moi humain de la lumière transcendante. Comme l’écrit A. Mackey « La lumière matérielle qui jaillit aux flats du Grand Architecte quand disparurent l'obscurité et le chaos, a toujours été, en maçonnerie, un symbole favori de l'Illumination intellectuelle que l'Ordre a pour objet de créer dans les intelligences de ses disciples, d'où nous avons à juste titre pris le nom de “Fils de la lumière’’


Albert Mackey

Médecin américain


Il y a dans l’initiation vraie, dit Oswald Wirth, quelque chose de diabolique, puisqu’elle incite l’individu à faire acte d’initiative, en s’insurgeant contre tout ce qui l’opprime.

Tout comme le serpent tentateur, elle exhorte l’homme à se rendre semblable à Dieu ; elle en fait un titan, qui ne craint pas d’escalader l’Olympe, après s’être enfoncé dans la nuit du Tartare, jusqu’au seuil du palais de Proserpine.

Aussi pour être initié, a-t-il toujours été indispensable de n’avoir peur de rien et de faire preuve d’une indomptable énergie.


Note de l’auteur :

- Il ne faut à mon avis, considérer les personnages du Panthéon Egyptien que comme des êtres, des divinités secondaire, servant d’intermédiaires entre Dieu (l’unique).

En effet, dans un des bas-reliefs du principal temple de la ville de Thèbes, reproduit dans l’ouvrage de la commission d’Egypte, ce « Dieu unique » qu’on voudrait identifier au créateur de la Bible, est représenté comme donnant naissance au monde et à l’homme par un acte brutal d’onanisme. « Aton, père et mère de toute création »


GL, 05/2023

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